Au cœur du Douro, la puissance tranquille de la Smart #5 Brabus
Scout Motors, la marque renaissante, dévoile deux concepts de véhicules utilitaires tout électriques
Il y a des routes qu’on ne traverse pas. On les habite. Le Douro en fait partie. C’est une vallée qu’on ne traverse jamais tout à fait à l’horizontale. Tout y est vertical, organique, enroulé sur lui-même. Le fleuve trace un sillon profond comme une ride sur un visage trop longtemps exposé au soleil. Il faut prendre le temps de s’y glisser.
J’ai pris la route au petit matin, moteur encore tiède, mais l’envie brûlante d’un tête-à-tête avec cette nouvelle Smart #5. Rien de démonstratif dans mon envie : juste la promesse d’un lien intime entre la machine et le territoire. Elle a cette gueule qui intrigue, ce design tranché sans être tapageur, musclé sans surjeu. La ligne est affirmée mais fluide, presque minérale. C’est une voiture qui ne cherche pas à ressembler à une autre. Elle est comme le Douro : elle existe, c’est tout.
Le silence électrique s’est imposé dès les premiers kilomètres, comme une évidence. Sur les lacets qui montent au-dessus de Peso da Régua, j’ai senti l’équilibre du châssis, précis, rassurant, et cette douceur dans l’accélération, presque sensuelle. Une manière de répondre sans jamais brusquer. Dans les descentes serrées vers Pinhão, j’ai profité du frein régénératif, que je module comme on joue d’une pédale de piano : en finesse.
Avec ses deux moteurs synchrones à aimants permanents délivrant jusqu’à 475 kW (646 ch) et un couple de 710 Nm, la Smart #5 BRABUS offre une accélération de 0 à 100 km/h en seulement 3,8 secondes. Pourtant, cette performance ne cherche pas à impressionner, mais à offrir une conduite fluide et réactive, parfaitement adaptée aux routes sinueuses du Douro.
“Ce que j’ai ressenti au volant, c’est un équilibre. Une manière de s’inscrire dans la route, pas de la dominer.”
-Michael Trajan
Le silence de l’électrique m’a frappé plus fort que je ne l’avais anticipé. Il y avait juste le son du vent qui glissait sur la carrosserie, et ce léger frottement des pneus sur l’asphalte chaud. À certains moments, j’avais l’impression de flotter. De ne plus être dans une voiture, mais dans une sorte de capsule posée sur le paysage. Et pourtant, jamais je ne me suis senti coupé de ce qui m’entourait. Au contraire. La Smart #5 m’a offert une sorte de transparence au monde. Un confort très physique, oui — assise ferme mais bien dessinée, suspensions équilibrées — mais surtout un confort mental. Comme si elle m’avait laissé l’espace pour regarder, ressentir, ralenti
À l’approche de Pinhão, je me suis arrêté sur l’un de ces belvédères perchés au-dessus des vignes. Vue plongeante sur le fleuve, lumière d’or pâle, et cette sensation familière d’être tout petit, mais à la bonne place. J’ai tourné autour de la voiture, posé la main sur la carrosserie encore tiède. Il y a des lignes que le regard suit naturellement, comme une phrase bien écrite. Celle-ci en fait partie. Elle est dessinée avec intention, avec une géométrie maîtrisée mais sans raideur. Un peu comme les terrasses de vignes qu’on voit depuis là-haut : tout est construit, pensé, mais rien ne semble forcé.
C’est peut-être ça, la vraie réussite de cette voiture. Elle ne cherche pas à impressionner. Elle s’intègre. Elle respecte l’endroit. Dans une époque où tout le monde veut se faire remarquer, la Smart #5 propose autre chose : une forme de discrétion raffinée, un luxe qui n’a pas besoin d’élever la voix. J’ai repris la route en direction de São João da Pesqueira. C’est là que le Douro devient presque irréel. Les courbes de la vallée se referment sur vous comme une étreinte, et la route, en balcon au-dessus du fleuve, vous oblige à être là, pleinement, concentré.
RD : Il semble y avoir une approche plus analogique par rapport aux autres véhicules électriques ?
CB : Oui, c’est robuste et massif. Nous avons des poignées de portes tactiles avec des loquets mécaniques. Il y a tellement de numérisation aujourd’hui que l’on perd cette qualité humaine, notamment en ce qui concerne les interrupteurs. Je le sais pour avoir travaillé avec notre équipe intérieure sur notre interface homme-machine (IHM). On peut observer la façon dont les gens se comportent différemment avec des interrupteurs physiques. Il y a quelque chose à dire pour la mémoire musculaire, quand on sait instinctivement où se trouve le bouton du volume
RD INSPIRE : Que pouvez-vous nous dire du retour de la marque Scout ?
Chris Benjamin : J’ai observé la légende que Scout a créée dans les années 60 et 70, et ce que la marque représentait à l’époque. Puis nous avons étudié ce qui a suivi durant les 44 années qui ont suivi.
RD : Quel rôle pensez-vous que Scout devrait jouer aujourd’hui ?
CB : Il devrait être un véhicule immédiatement reconnaissable. Je n’aime pas utiliser le terme « rétro », mais dire que c’est un SUV rétro-futuriste résume bien la chose. Ce n’est pas un vaisseau spatial autonome – c’est un vrai véhicule.
RD : Pensez-vous que c’est ce que les gens attendent d’un véhicule électrique moderne ?
CB : Les designers avaient l’impression de devoir faire quelque chose de différent avec les véhicules électriques, et cette idée de différence a envahi toute l’industrie. Nous avons opté pour quelque chose de intemporel.
RD : Et la relation entre le design intérieur et l’orientation tout-terrain des véhicules ?
CB : Je suis allé à Moab [dans l’Utah], j’ai conduit le Rubicon Trail [dans la Sierra Nevada]. Beaucoup de mes coéquipiers sont passionnés de tout-terrain, ainsi que de camping et de randonnée. Ils vivent ce mode de vie. Nous avons pensé le design et la fonctionnalité des voitures en conséquence. Par exemple, vous ne voulez pas avoir à retirer vos gants pour utiliser les éléments essentiels. Tout est conçu pour être utilisé physiquement. Mais d’un autre côté, nous ne voulions pas multiplier les interrupteurs en plastique noir dans l’intérieur. Nous avons donc placé les fonctions de climatisation au centre des commandes et les fonctions liées au tout-terrain sur le panneau de commandes supérieur.
RD : Des accessoires Scout sont-ils prévus ?
CB : Nous prévoyons une gamme complète, avec tout ce que l’on pourrait attendre : des planches utilitaires pour différentes activités comme la randonnée ou le snowboard, des configurations de chargement différentes, des barres de toit, des pare-chocs additionnels, etc. Ce sont des éléments qui définissent la marque.
Les réservations pour les véhicules Scout sont désormais ouvertes. Les prix de détail visés pour le Scout Traveler commencent à 60 000 $, et pour le Terra à 51 500 $.
Plus d’infos sur ScoutMotors.com et sur Instagram @Scout_Motors.