De Belle-Île à l’Eden : Chronique d’un voyage en Méhari électrique
Il y a des îles qui s’annoncent avant même qu’on les voie. Belle-Île, elle, s’écoute. Depuis le catamaran qui fend l’eau en laissant derrière lui une traînée d’écume impatiente, je devine déjà les falaises, le vent, l’odeur des ajoncs chauffés au soleil. L’île est là, posée comme une tache vive sur l’horizon, et moi, sur le pont, j’ai déjà lâché le continent.
C’est là, sur le quai du Palais, que commence mon escapade. Mais pas en taxi ni à vélo. C’est une Méhari électrique EDEN qui m’attend. Un clin d’œil rétro. Un retour vers le futur. Un silence inédit.
Son châssis léger, ses lignes ludiques, son absence de portières : tout évoque une époque libre, joyeuse, simple. Mais sous ses airs de voiture de plage vintage, c’est une machine propre, agile, étonnamment douce, pensée pour un tourisme respectueux. Une forme de voyage qui ralentit le monde.
Les couleurs : Matisse ne les aurait pas mieux posées.
Il y a dans cette silhouette jaune quelque chose de profondément insulaire — légère, ouverte, silencieuse. Elle n’impose rien. Elle traverse. J’enfourche ce petit bolide comme on prend un vélo dans sa rue d’enfance. Et c’est parti pour une déambulation à travers l’île comme on feuillette un carnet de croquis.
Une Méhari EDEN réinventé
Icône des sixties
Imaginé par le 2CV Méhari Club
100% électrique
Dès les premiers kilomètres, la Méhari EDEN surprend : pas un bruit. Juste le vent, la mer en contrebas, les effluves de pin et d’algues échouées. Avec sa carrosserie ouverte et son assise basse, elle offre une immersion totale dans le paysage. Chaque virage devient un cadre mouvant. On s’arrête au gré des envies : une crique turquoise à l’improviste, un champ de genêts éclatant, un marché local animé. Et toujours cette sensation rare d’être là sans déranger.
Guillaume Goumy, proprietaire du Cardinal et Locatourisle
Au fil de la route, l’île se dévoile par ses voix. À La Mielleriez de l’Abeille Noire, Quentin Le Guillou raconte son engagement pour préserver l’abeille noire bretonne, espèce endémique menacée. Son miel est dense, presque tellurique. Il parle d’abeilles comme d’un peuple ancien qu’il protège au quotidien.
Le soir, je retrouve un cocon : l’Hôtel Le Cardinal, posé à l’entrée du port de Sauzon. Une ancienne conserverie transformée en havre de lumière. Guillaume Goumy, propriétaire du lieu et egalement directeur de l’agence historique Locatourisle, y a insufflé un esprit familial et contemporain.
63 chambres, majoritairement avec vue mer, une piscine chauffée, un jacuzzi et un restaurant végétal inventif : Le Nautilus. On y déguste un curry de légumes racines ou une tatin de tomates anciennes sous le regard des goélands.
Conçue par le 2CV Méhari Club Cassis, l’EDEN marie le charme de l’iconique Citroën aux exigences d’aujourd’hui : 100 % électrique, zéro émission, zéro bruit, 100 % plaisir. Elle s’inscrit dans une nouvelle idée du luxe : le silence, la légèreté, la liberté.
Loin du rugissement des moteurs, elle glisse entre les collines, les genêts, les criques. Chaque virage est un tableau mouvant. Le vent dans les cheveux, l’iode au coin des lèvres, on découvre que se déplacer peut redevenir un geste sensoriel, intime.
En longeant la côte sauvage jusqu’à la Pointe des Poulains, je retrouve, Mickaël Querré, guide nature et pêcheur. Avec lui, j’apprends à scruter les marées, à poser le regard sur une algue comme on lirait un poème. Il me parle de poissons, de silence, d’enracinement. L’homme est comme son île : à la fois rude et sensible.
Plus loin, sur la plage de Donnant, Amaury Burel, du Belle-Île Surf Club, trop trouillard, jévite l équipement pour une session de glisse. Le surf ici, dit-il, est un exercice d’humilité. L’océan dicte tout. C’est une école de patience. Ce jour là, je n’avais décidement ni l’un, ni l’autre.
Plus tard, c’est Cédric Maziller, figure locale et producteur de charcuteries artisanales, qui m’accueille autour d’une dégustation de crêpes. Ses saucisses, affinées et fumées au bois de hêtre, traduisent une passion brute pour la terre et le savoir-faire.
Direction ensuite le Jardin de la Boulaye, niché à l’intérieur des terres. Véronique de La Boulaye y cultive des plantes médicinales, des fleurs rares et des idées lumineuses. Un jardin qui foisonne comme une toile fauve, où l’on circule entre capucines géantes et roses trémières en souriant sans raison..
Et pour ponctuer cette exploration, une virée ludique avec Alan Poteau, fondateur d’Armor Évasion, spécialiste de team building et rallyes thématiques. En Méhari bien sûr. Entre chemins creux et énigmes à résoudre, la balade devient jeu de piste grandeur nature.
Cet événement autour de la Méhari EDEN, imaginé avec Locatourisle, Moto Therapy, Bymoss Electric Vehicles et le Méhari Club Cassis est un manifeste : pour une mobilité douce, un tourisme bas carbone, une façon d’habiter le monde sans le rayer. Car Belle-Île n’est pas un décor. C’est une promesse : celle d’un ailleurs plus lent, plus juste, plus libre. Et la Méhari EDEN son passeport.
Grâce à tous ses acteurs d’une mobilité comtemporaine, j’ai conduit cette Méhari comme on enfilerait une veste légère pour l’été. Elle m’a mené partout : au bord des falaises de la Pointe des Poulains, dans les petits marchés colorés, jusqu’à une crique déserte où l’eau semblait sortie d’un tube de cobalt.
Rencontres avec l’île : des voix, des visages, des vérités…
Belle-Île ne se visite pas. Elle se traverse, se respire, s’écoute.
En Méhari électrique, on comprend vite que le luxe n’est pas dans la vitesse mais dans le temps accordé aux rencontres, aux détours, aux surprises. Cette île a le goût du sel, la voix du vent et la mémoire des hommes.
J’y suis venu pour déconnecter. J’en suis reparti chargé. De lumière, de récits, de visages. Et avec une certitude : le plus beau voyage, c’est celui qui nous oblige à ralentir.
Il y a des départs qui sont des prolongements.
À bord du voilier qui me ramène au continent, je regarde l’île s’éloigner. J’ai du vent sur les joues, du sel dans les pensées, et dans le cœur, ce sentiment rare qu’une autre façon de voyager existe.
Silencieuse. Sensorielle. Profonde.
Et que parfois, elle commence avec quatre roues, un moteur électrique… et une île au nom trop beau pour être inventé.